Jean-Marie – Echappée musicale 2

Chroniques du temps covidien 6

Echappée musicale 2

Pour commencer cette 2ème Echappée musicale, une découverte que j’ai faîte il y a deux ans, complètement par hasard au gré de recherches sur internet. Angélique Francis est une jeune canadienne noire de 22 ans qui a sorti son 1er album Kissed By The Blues en 2018 . Je ne sais pas grand chose d’elle si ce n’est qu’elle a baigné dans la musique très tôt, son père étant producteur. Elle est multi-instrumentiste, contrebasse, guitare, harmonica et piano et elle est dotée d’une superbe voix. Le morceau que j’ai choisi m’a particulièrement impressionné. Mississippi State parle de la condition noire aux États-Unis. Angélique Francis est sur scène, l’atmosphère est très recueillie. Elle commence par quelques notes à la guitare, un thème qui va se répéter de manière lancinante. Elle parle comme ci elle récitait un poème, un léger écho donne une résonance, un côté aérien à sa voix qui s’accorde parfaitement aux photos projetées en fond de scène, évocation du vécu des noirs. Puis l’harmonica intervient et prolonge la longue plainte vocale de la voix. Le chant commence alors chargé d’émotion, et c’est le saxo qui accentue très sobrement la vibration dramatique, et enfin la batterie qui souligne un tempo qu’on entend à peine. Tout cela est très, très dépouillé, mais c’est intense et magnifique.

Johnny Shines par contre je le connais très bien, c’est un vieux de la vieille né en 1915, un des maîtres du Delta Blues qui a joué avec le légendaire Robert Johnson qui l’a très influencé. Mais il va être aussi un des créateurs du Chicago Blues d’après guerre aux côtés de Muddy Waters, Howlin’ Wolf, etc… Il enregistrera quelques 45T qui seront mal ou pas exploités. Le label Chess par exemple l’enregistre, les morceaux sont superbes mais Chess ne les publie pas pour ne pas faire concurrence à son autre vedette Muddy Waters. A la fin des années 50, écœuré, il pense abandonner la musique pour son métier de maçon. Et ce sont des amateurs européens qui s’intéressant à lui à son insu, à partir de ses premiers enregistrements retrouvés, qui vont lui permettre de commencer une vrai carrière quand il sera retrouvé en 1965. C’eût été dommage au vu des talents du bonhomme. C’est un guitariste très brillant doté d’une voix puissante qui lui permet de chanter des blues avec une intensité incroyable comme vous allez pouvoir en juger avec ce titre My Love Can’t Hide où curieusement un saxo va aussi très sobrement sur-dramatiser le chant.

Portez-vous bien.

Bien à vous,

Jean Marie


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2 réponses

  1. SILBERNAGEL dit :

    Eh bien voilà le Jean-Marie que je préfère , bien qu’à présent , vu que nous proposons Jazz et Blues , on va peut être gonfler nos éventuels auditeurs de Home-Radio !!!
    Mais la vie continue, c’est cela l’essentiel. Salut , à plus, Daniel.

    • Jean Marie dit :

      Bonne idée Daniel, d’ailleurs j’avais bien envie dans une prochaine chronique d’évoquer quelques musicos qui ont navigué entre jazz et blues.
      Pour le reste désolé de te décevoir mais je vais continuer mes indignations qui ne sont pas des vues de l’esprit, elles s’appuient sur des faits, des réalités. C’est ça aussi la vie qui continue et c’est essentiel.
      Amicalement – Jean Marie

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